Photo du groupe de rap "La Rumeur" sur la scène du Zénith, en 2004 C’est l’ultime rebondissement d’un clash qui dure depuis cinq ans, entre Hamé, le rappeur de La Rumeur, et le ministère de l’Intérieur. On croyait l’affaire enfin terminée pour Hamé, poursuivi pour des propos dénonçant des policiers «assassins»: il avait été relaxé mardi par la cour d'appel de Versailles qui avait considéré que ses propos n'étaient pas diffamatoires.
Mais selon le nouvelobs.com, l’Etat a décidé de se pourvoir en cassation ce vendredi. Mardi, les juges de Versailles avaient pourtant confirmé la relaxe prononcée en juin 2006 par la cour d'appel de Paris. Arrêt qui lui-même avait été cassé par la Cour de cassation en juillet 2007.
«Des centaines de nos frères abattus par les forces de police»L’affaire Hamé est née en avril 2002 pour des propos publiés dans un fanzine accompagnant la sortie d'un album de son groupe, à une époque où Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur. «Les rapports du ministère de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété», avait notamment écrit Mohamed Bourokba, dit Hamé.
«Une critique violente et générale des comportements abusifs»«Le passage relevé apparaît particulièrement imprécis à la fois dans l'espace et dans le temps et ne saurait être rattaché, fut-ce indirectement, à des épisodes précis d'affrontement tels que des ratonnades», précise l'arrêt rendu mardi par la cour d'appel de Versailles.
«Les propos incriminés ainsi replacés dans leur contexte ne constituent qu'une critique violente et générale des comportements abusifs susceptibles d'être reprochés sur une période d'un demi-siècle aux "forces de police" à l'occasion d'évènements pris dans leur globalité» est-il ajouté dans l'arrêt.
Le 3 juin dernier, l'avocat général de la cour d'appel de Versailles avait demandé qu'une peine «particulièrement significative » soit prononcée à l'encontre de Hamé: «Il s'agit d'allégations outrancières qui portent atteinte à l'honneur et à la considération de la police nationale dont on affirme qu'elle agit criminellement sans jamais confondre ceux qui, en son sein, commettent de tels crimes», avait déclaré Me Daniel Renaut.
NTM, autrefois condamné, ne subit plus les foudres des autoritésEn novembre 1996, le groupe NTM avait été sévèrement condamné à six mois d’emprisonnement dont trois ferme et six mois d’interdiction d’exercer leur métier pour des «propos outrageants» tenus lors d’un concert à la Seyne-sur-Mer (Var) le 14 juillet 1995. La plainte avait été déposée par trois syndicats policiers. Le parquet avait fait appel de cette décision, et la cour d’appel d’Aix-en-Provence était revenue à une peine de deux mois de prison avec sursis et 25.000 francs d’amende pour chacun des chanteurs.
Jeudi, vendredi et samedi dernier à Bercy, JoeyStarr et Kool Shen ont demandé, comme d'habitude, à leur public de lever le majeur de la main droite et d'accompagner ce geste du slogan «Nique la police» pendant à la chanson éponyme, ce qui leur avait valu cette peine controversée. Ils ne semblent plus dans le collimateur de la place Beauvau. Au contraire d’Hamé.
Source: 20Minutes.fr